Un dimanche à Paris

Il faisait beau, il faisait doux. Dans la météo et entre nous.

Frustration partagée de l'expo qui ne montrait pas la partie la plus intéressante de l'oeuvre de l'artiste. Puis du musée, si mal entretenu, qui rend si mal hommage au maître sculpteur. Mais papotages, parfois potaches, parfois "tiens, celle là c'est ma préférée", plus sérieux. Du soleil, du beau, du bon.

Et puis notre déjeuner à 4 heures, nos discussions, un petit point sur le cas de mon ex qui m'interrogeait sur l'hypothèse de revenir. Mes flagellations sur la brutalité que j'ai, parfois, à dire ce que je vois.

Nos rêveries sur un sponsor, sur des projets pros qui nous emmèneraient, ensemble, hors de nos quotidiens actuels.

Et puis toi qui me dit que je suis une sacré nana, quand même.

Retour tranquille vers le métro. Je t'ai frotté un peu le bras, tu m'as demandé si j'avais froid. Non, t'ai-je répondu, c'était juste un peu une façon de dire au bout de toi que j'ai un peu malmené que... voilà.

Alors tu m'as mis le bras autour des épaules, moi le mien autour de ta taille. Et on a fait le chemin, comme ça. Et tu ne m'as pas lâchée, le bout de tes doigts toujours en contact avec moi même quand il fallait se décaler pour croiser d'autres piétons.

Nos rigolades devant tout un étage haut de plafond à louer. "J'aime pas le quartier, je ne prends pas", dis-je. Et je ne sais plus ce que tu as dit qui m'a fait répondre : "ah bon, tu t'installes ??".

"Faut bien", me réponds tu, si le sponsor se présente, il faudra que j'investisse.

Ca fait combien d'année qu'on rêve de ces "on". Si "on" gagnait la timbale, on ferait quoi ? Nos répartitions des pièces si on s'installait dans certains ailes du Louvre.

Bref. Au revoir un peu câlins, je t'ai dit que j'aimerais bien, parfois, que ça soit toi qui me dises "j'ai envie de te voir" en premier. Même si je sais que ton accord vaut un "moi aussi". Tu m'as dit que OK, la prochaine fois. Alors j'ai ri en te disant "à dans 6 mois, alors". Et tu as ri en me disant "mais non".

C'était une belle demi journée d'hiver qui ressemblait à un doux automne. Ou à un tout début de printemps.

Et parfois j'interroge mon rapport à la normalité pour me sentir si bien avec toi, alors que je devrais avoir si mal.