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4 janvier 2011

Lumière

Sur notre table de "dîner à deux en guise de réveillon", il y avait des bougies qu'on m'a offertes pour Noël.

Que je n'avais pas spécialement prévu d'allumer, d'ailleurs. Elles étaient là parce que telles quelles, je les trouve jolies à cet endroit.

Et pof, tu m'as demandé si on allumait, tu as dégainé ton briquet et allumé les trois bougies.

J'aurais aimé que s'il s'agisse de dîner aux chandelles, ça soit pour une occasion un peu plus spéciale que ça, tu sais ?

Non tu ne sais pas. Visiblement.

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Commentaires
V
Oui, je connaissais l'histoire mais pas du tout rapportée à Péguy, en fait.<br /> <br /> Merci d'avoir pris le temps de la raconter.<br /> <br /> On verra bien quel genre de monuments seront nos vies, ensemble ou séparément ou un peu entre les deux. Mais tu as raison. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.
H
Je suis presque sûr que tu l'as déjà lue mais çà te rafraichira la mémoire et pis t'as toujours la tête ailleurs et autrement n'est ce pas:)))))))))<br /> <br /> C'est donc sous la plume du très cher Cyrulnik que je l'ai trouvée. Il l'attribue (à tort semble t il d'après lés Péguyphiles) à Péguy. <br /> <br /> Charles Péguy, donc, va en pèlerinage à Chartres. Sur son chemin, il voit un type fatigué, suant, qui casse des cailloux. Il s'approche de lui : "Qu'est-ce que vous faites, monsieur ? - Vous voyez bien, je casse les cailloux, c'est dur, j'ai mal au dos, j'ai soif, j'ai chaud. Je fais un sous-métier, je suis un sous-homme." <br /> <br /> Péguy continue son chemin et voit plus loin un autre homme qui casse lui aussi des cailloux; lui n'a pas l'air mal. "Monsieur, qu'est-ce que vous faites? - Eh bien, je gagne ma vie. Je casse des cailloux, je n'ai pas trouvé d'autre métier pour nourrir ma famille, je suis bien content d'avoir celui-là." <br /> <br /> Péguy poursuit son chemin et s'approche d'un troisième casseur de cailloux, qui est souriant, radieux : "Moi, monsieur, dit-il, je bâtis une cathédrale". <br /> <br /> Et Cyrulnik d'expliquer que "Le fait est le même, l'attribution du sens au fait est totalement différente. Et cette attribution du sens vient de notre propre histoire et de notre contexte social. Quand on a une cathédrale dans la tête, on ne casse pas les cailloux de la même manière."<br /> <br /> Je pense souvent à cette fable. Je crois qu'à des moments on bâtit tous une cathédrale et puis y a des jours où l'on redevient casseur de cailloux désespéré. Cette cathédrale j'essaie d'en monter quelques pierres tous les jours et la fatigue vient parfois d'un simple galet alors que certains jours on déplace des montagnes. <br /> <br /> Les cailloux du chemin ne sont donc pas là seulement pour nous faire trébucher. Alors bon courage pour ta construction et puis un jour peut-être, d'autres bras viendront te donner un coup de mains...
V
Oh oui, raconte, Hadès.<br /> <br /> Je crois qu'il n'est pas capable de mesurer. Ca le plongerait dans des choses qu'il refuse. Le problème c'est que je suis capable de tenir beaucoup, longtemps...
H
Petite Vénus<br /> <br /> Beaucoup de regrets dans ces quelques lignes, encore et toujours. Il sait ton Amour pour lui mais ne le mesure pas. Il ne sait pas ces regrets sinon il aurait de lui même rompu les ponts. <br /> <br /> Combien de temps vas tu (peux tu?) te satisfaire de ce "peu qui finalement vaut mieux que rien"? Ce n'est pas une question à toi posée car tu te l'es déjà posée mais une interrogation personnelle car j'ai traversé çà il y a bien <br /> longtemps et le jour où elle m'a annoncé son déménagement j'en ai été détruit et soulagé à la fois car je savais bien que je ne pouvais plus tenir. A chacun sa route mais la tienne est pour l'instant pleine de cailloux comme celle que parcourait Péguy en allant vers Chartres. Je te raconterai sa fable à l'occasion si tu ne l'a sais pas déjà.<br /> <br /> Je t'embrasse.
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