DES MAINS
Essentiel,
Que tu m'as manqué ce long été. Que j'ai été inquiète pour toi ces dernières semaines. Inquiète de toi, plutôt. De me demander si quelqu'un se soucierait de toi, en particulier... Pas trop, hein ?
Mais on a réussi. On s'est retrouvés. Avec plaisir partagé.
Et tu m'as donné du grain à moudre, Essentiel. Quand tu m'as proposé ta main à attraper, en réponse à mon "ne me perds pas" sur quai bondé. Et que je l'ai prise. Puis reprise, presque saisie de vertiges à avoir tant envie de te sauter au cou.
Quand en vrac contre toi et tes grandes pattes qui ne tiennent pas dans les ciné, ton genou disait des trucs au mien (ou bien des fourmis ?).
Quand j'ai joué à avoir peur et que tu as joué à me rassurer. Que le bout de mes doigts a cherché le bout des tiens et que nous avons passé les dernières 20 minutes du film main dans la main. A serrer un peu quand ça faisait peur.
Ce n'est pas le film, qui m'a anesthésiée, Essentiel... C'est cette liberté qu'on a prise. Qui m'aurait indigné s'Il avait fait de même avec une autre, qui m'a fait rentrer pas tout à fait contente de moi, et en même temps si pleine de toi. Qui m'a fait rêver depuis.
Je t'ai mis sur la piste de mon poème préféré, du coup. On verra si tu cherches. Si tu trouves. Ce que tu en dis (peut-être rien).
Et je n'ai pas envie de revenir en arrière, j'ai envie que cette main que tu as prise soit ton territoire et que tu le revendiques.