Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ailleurs & Autrement
30 mars 2006

TROUBLEE

Texte écrit quelques jours ou quelques semaines après qu'on se soit rencontrés.


Troublée.

 

C’est bien beau de s’abriter derrière toutes les barrières qu’on se construit. Mais le fait est là, je suis troublée.

 

Malgré mes grands principes, mes grands discours, mes certitudes, ça a filtré.

 

Entendons-nous, certains sont troublés-anxieux, troublés-malheureux, troublés-incertains, j’ai de la chance dans cette histoire, je suis troublée-émue.

 

Voilà comme on est, on croit que tout ce qu’on a déjà ça suffit à nous rendre tellement gavés de bonheur qu’on ne pourrait pas en ajouter une petite cuiller de plus… Et puis un beau matin (enfin en l’occurrence un beau soir. C’est vrai qu’il était beau, ce soir, en plus), on se retrouve bêtement à se demander pourquoi tout d’un coup on tourne un peu en rond, ou plutôt pas tout à fait aussi rond qu’avant.

 

Pourtant on aurait dû le sentir venir, sensible qu’on est à quelques mots capables de nous projeter dans des états seconds, sensible qu’on est à ces regards doux qui sont encore capables de prendre un degré de plus vers… vers quoi ? Indicibles, ces regards…

 

Le pire, le pire…

C’est qu’à savoir qu’on est une grande fille raisonnable, pas du genre à tout faire voler en éclat pour un instant de sourire de plus, ma foi, je m’en régale de cette émotion. C’est vrai ça. Impossible de se faire mal, cette fois, puisque je suis à l’abri de ma vie, de mon amour. Alors je suis troublée et j’en joue. Je joue avec l’idée, avec des « et si » qui ne riment à rien, toute certaine de ne pas vaciller, puisqu’ils ne sont là que pour égayer des pensées qui en ont bien besoin en ce moment.

 

Et puis je n’en parle à personne, comment dire qu’on a été troublée lorsqu’on ne s’y attendait pas, qu’on ne le souhaite même pas, sans faire vaciller la légende, sans décevoir ? Même si la petite arythmie de ces derniers temps n’enlève rien, ne menace en rien l’amour élu, je me tais et je garde ça pour moi. Justement parce que ça ne menace rien. Mais que c’est dur de se taire et comme certains mots reviennent facilement, des mots codes que je crois être seule à comprendre.

 

On se demande pourquoi on vire un peu fleur bleue, un peu épidermiquement hypersensible ces derniers temps, puisque ce n’est qu’une jolie image. On vibre à quelques accords faciles, comme quand on avait quinze ans à peine…

 

D’ailleurs il ne faudrait pas que la cause du trouble en soit avisée, la cause ne serait probablement pas d’accord pour être à l’origine de tout ça. Et il y a tellement d’autres choses à échanger avec des causeurs de troubles, des choses plus importantes que des mots définitifs qu’ils n’ont pas demandé. Croyez-moi, j’en sais quelque chose. Mais c’est si bon de se sentir troublée, non ?

 

On sait qu’on ne fait pas bien de cultiver ce trouble aussi peu dangereux soit-il… mais s’il vous plait encore un peu, un ou deux jours, après, promis, j’arrête…

Publicité
Publicité
Commentaires
Ailleurs & Autrement
Publicité
Archives
Publicité