MAIS TOI ?

Ce matin ça m'a pris, comme ça...

Mais toi ?

Toi, tu qui as des antennes, toi qui sens les variations de mon humeur au travers de ma plume, toi qui est loin d'être stupide et toi qui comprend tout...

As-tu deviné ce trouble ? Même, de combien de temps me précèdes-tu ? J'entends, as-tu deviné avant moi ce que j'allais ressentir ?

Je sais ta gentillesse absolue. Peut-être t'empêche-t-elle de m'imaginer consacrée à d'autres douces pensées que les Siennes ? Peut-être t'empêche-t-elle de dire brusquement que ça te gêne ?

Mais ces messages, ces occasions de se voir... délicat que tu es, tu les aurais sans doute suspendus si tu avais deviné, non ? Ou alors... non, pas cet alors.

Je me souviens de ce regard au moment où tu m'as dit qu'au fond, on ne pouvait pas s'empêcher de faire ce qu'on voulait. C'est rare que je n'arrive pas à soutenir un regard jusqu'au bout. Mais là il allait me chercher tellement à l'intérieur que je n'ai pas pu faire autrement. C'était ça ou vraiment succomber.

Et qu'est-ce que tu m'as dit, ce jour-là, sur le quai de la gare, au moment où les portes s'étaient fermées et que je ne voyais plus que tes lèvres bouger ? Je n'ose pas...

Reviens vite. Suis en manque de toi.