Non mais oui mais non ?
Essentiel,
Merci de cette belle lettre. Où tu me dis la place que j'ai, sans le savoir, pris dans ta vie alors qu'elle était toute cabossée.
Tu me dis que tu ne peux plus te permettre, à durée indéterminée, d'être "trop" amoureux. Mais que je n'ai pas à craindre mes élans et sentiments vers toi.
Tu me dis que si je veux, tu seras là. Comme avant, avec ta main, tes bras, et tout ce qu'on pourra inventer. Tu me dis que je suis dans ton cœur. Tu me dis non, joliment. Mais non.
Mais tu as passé la journée à me prendre par l'épaule, par la main, à refuser que je paye quoi que ce soit sous prétexte que tu ne laisses pas une femme payer (ah oui ? Depuis avant-hier alors ?!!). A relancer la balle à ceux qui nous ont traités comme un couple.
Je t'ai déposé dans un endroit à bus de nuit. On s'est tenus enlacés, longtemps. A se sentir le creux du cou à se caresser qui l'épaule, le bras, la tête. Soit je suis folle, soit il y avait du trouble dans cette longue étreinte. Et laisse moi te dire que je ne suis pas complètement folle. Ta bouche sur mon épaule, au travers du tissus, je l'ai sentie. T'avais qu'à te raser, si tu voulais goûter incognito. Et en même temps je sais que tu me surveillais du coin de l'œil et du bout des doigts, histoire d'être sûr que je n'allais pas déraper (?) (Ou toi ?).
Tu ne m'as pas embrassée. Tu ne m'as pas fait la bise. Tu as pris mes mains et tu as déposé sur mes doigts de jolis baisers. Tu m'as demandé vite une autre journée. Et devant ton gigantesque coup de pied au cul, pour sortir de la voiture, je t'ai demandé si cette séance de motivation à nous quitter m'était destinée ou à toi, tu me réponds : "les deux".
Alors excuse-moi, Essentiel, si je suis un peu emmêlée dans tes messages. J'ai dans l'idée que tu te caches derrière les restes de ta carapace, pas encore tout à fait prêt. Mais plus tout à fait aussi incapable que tu dis l'être.
Je ne suis pas celle qui t'a brisé le cœur, Essentiel. Je ne suis pas compliquée. Tout ce qui m'intéresse c'est que tu sois heureux. Et si c'était avec moi, ça serait encore mieux.
T'ai écrit cette nuit pour te dire ce que j'ai aimé, ce que je crains, aussi. Te dire mes peurs pour moi aussi. Pour te dire que je te dirais, si ça pose un problème. Distiller quelques traits de citron dans une rasade de miel. Te titiller un peu, t'enrober beaucoup. J'ai encore un long mail à t'écrire.
Essentiel tu m'as fait trembler, hier, et tu ne pourras pas dire que tu ne sais pas comment. T'as qu'à pas être volontaire pour accueillir mes élans.